À la veille des présidentielles, les candidats semblent avoir établi un consensus sur plusieurs thèmes essentiels. En effet, puisqu’ils sont tous d’accord pour augmenter les taxes chez les ménages plus aisés; s’accordent pour désirer rééquilibrer le rapport de force entre PME et grandes entreprises et aussi sur l’idée de construire plus de terrains pour faire baisser les prix de l’immobilier.
Les candidats ont tous pour objectif d’alléger les charges, ce qui représente déjà 30 milliards d’euros. Plusieurs y voient le résultat d’une campagne influencée par la forte contrainte budgétaire, mais cet accord ne doit toutefois pas tromper. Là où le candidat François Hollande souhaite créer 60’000 postes dans l’éducation nationale, Nicolas Sarkozy, quant à lui, propose de supprimer 50% des postes devenus vacants par les départs en retraite. Certains y voient le symbole d’une campagne placée sous forte contrainte budgétaire -la plupart affichent l’équilibre des finances publiques à l’issue du quinquennat -interdisant toute dépense coûteuse, voire toute réforme ambitieuse. Les réponses contre le chômage paraissent ainsi très classiques : les principaux candidats proposent de recourir aux allégements de charges, qui représentent déjà quelque 30 milliards d’euros.
On retrouve également dans la plupart des programmes l’objectif de réduire les niches fiscales. François Hollande propose de limiter les avantages fiscaux à 10’000 euros par an et par ménage; François Bayrou, de son côté, suggère de réduire ces niches de 20 milliards en trois ans, via un coup de balai général de 15%.
Moins enclins à gouverner, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen n’hésitent pas toutefois à prôner des mesures lourdes, telles « la taxation à 100% des très hauts revenus ou la sortie de l’euro pour échapper aux contraintes budgétaires ».