Grève québécoise des étudiants
Le centre-ville de Montréal continue d’être secoué par des conflits sans précédent. Hier soir, au cours d’une autre soirée de manifestations d’étudiants (la 27e) et de supporteurs en réaction à la Loi 78, une montée de violence a conduit à l’arrestation de 300 personnes et a fait 10 blessés dont quatre policiers, affirment les autorités québécoises.
Au cours de la nuit, 305 personnes ont été interpellées et gardées à vue pour une courte durée avant d’être relâchées après s’être fait signifier le montant de l’amende à payer pour les délits commis. Depuis la mise en application de la Loi 78, les manifestations du genre sont déclarées illégales, l’itinéraire n’ayant pas été fourni à la police comme le prévoit cette décision législative. Depuis le vote de cette loi spéciale, il semblerait que les tensions entre étudiants et forces policières en soient ravivées, prolongeant ce mouvement de protestation estudiantin qui dure depuis trois mois.
Non seulement cette situation empêche les intervenants de négocier pour en arriver à une solution équitable, mais de plus en plus de Québécois sont d’avis que cette loi spéciale met fin à la liberté de manifester et donne lieu à des comportements anti-démocratiques de la part des autorités. De plus, le semestre en cours est suspendu jusqu’à la mi-août (dans les universités et les collèges en grève).
Note : Selon Statistiques Canada « En regard de la capacité théorique de payer des étudiants québécois, 40 % d’entre eux ne reçoivent aucune aide financière de leurs parents et les deux tiers ont quitté le domicile familial. Plus de 80 % travaillent et étudient à temps complet. La moitié des étudiants du Québec vit avec un revenu annuel qui correspond au seuil de pauvreté. »
Peuvent-ils vraiment payer des frais de scolarité plus élevés?
Les jeunes n’ont pas toujours raison, mais la société lorsqu’elle les frappe a toujours tort (Roland Richer)