On pouvait attendre un séisme à Haïti, à défaut de le prévoir en raison ‘une faille « décrochante » traversant les Caraïbes, selon un spécialiste de l’Institut de physique du globe de Strasbourg.
Selon Jérôme van der Woerd, chercheur au CNRS, « On sait que la capitale Port-au-Prince a été détruite en 1771 et 1751 par des séismes. Si c’est la même faille qui a rompu, 250 ans après, on a accumulé suffisamment de contraintes pour produire un séisme de telle magnitude ».
Il a précisé: « Il s’agit d’une faille décrochante ou de coulissage horizontal qui traverse seulement la croûte et permet à la plaque Caraïbe de se déplacer vers l’Est par rapport à la plaque nord-américaine ».
Des mouvements latéraux des failles décrochantes restent superficiels, contrairement aux séismes résultant de la plongée verticale d’une plaque tectonique sous une autre.
La faille, connue sous le nom de faille d’Enriquillo est orientée est-ouest et est longue de 300 kilomètres. Elle traverse Haïti et la République Dominicaine, les deux Etats qui se partagent l’ancienne île d’Hispaniola et avance d’environ 8 mm par an.
Comme tous les séismes, cela ne le rendait pas pour autant prévisible. Quelquefois des séismes de plus faible amplitude peuvent se produire dans des intervalles de temps plus rapprochés. Ici les forces se sont accumulées pendant 250 ans.