Mauvais score! En considérant les écarts entre les salaires des femmes et des hommes, dans les vingt-sept Etats membresde l’Union européenne, la Suisse ne se classerait qu’au 22e rang, ex aequo avec la Grande-Bretagne et la Finlande.
La patrie de Guillaume Tell serait en plus largement surpassée par de tout «nouveaux» européens comme la Roumanie et la Bulgarie. En observant le rapport femmes/hommes dans les rémunérations, seuls quatre marchés du travail sont plus cruels que l’helvétique: lechypriote, l’estonien, le slovaque et l’allemand.
Ce palmarès s’inspire d’un rapport présenté avant-hier par le commissaire européen à l’Emploi, aux Affaires sociales et à l’Egalité des chances, Vladimir Spidla, et d’une recherche de l’Office fédéral de la statistique publiée en octobre dernier, basée sur des données recueillies deux ans plus tôt.
Les études de référence sur les différences entre salaires féminins et masculins reposent le plus souvent sur une donnée arithmétique complexe: le salaire brut médian dans le secteur privé, standardisé sur la base d’un équivalent plein temps de 40 heures hebdomadaires, inclues dans un mois de quatre semaines et un tiers.
Au-delà de cette précision,les résultats de l’étude européenne demeurent néanmoins stupéfiants, voire incroyables. Ils laissent toutefois supposer que, dans certains Etats peu favorisés, où le droit du travail est encore peu développé, une masse de travailleuses et de travailleurs non qualifiés sont payés au lance-pierres, sans grande différence entre les sexes. De tels contextes sociaux réduiraient les écarts, boosteraient certains pays au-dessus de la moyenne européenne, mais sans que cela n’améliore réellement la place des femmes sur ces marchés du travail.