Contrairement aux idées reçues, tous les Français sont loin de s’appeler MARTIN ou DURAND.
Avec un million de patronymes différents, la France détient même le record mondial de la diversité.
Dans « l’atlas des noms de famille en France » (ed. Archives et Culture), Laurent Fordant analyse le fichier des naissances recensées par l’INSEE de 1891 à 1990. Ce patrimoine exceptionnel livre d’importantes données généalogiques, mais aussi de nombreuses anecdotes surprenantes.
Ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle que les noms se fixent sous leur forme actuelle. Depuis, 200.000 patronymes ont disparu et 520.000 nouveaux sont nés. Le plus répandu reste MARTIN (22.857 naissances), suivi par BERNARD, THOMAS, PETIT et ROBERT. Néanmoins, la plupart d’entre nous portons un nom rare: 80,2%. Les patronymes ont majoritairement moins de 50 porteurs.
Cependant, il y a des patronymes durs a porter: 377 SALOPE, 3707 BATARD, 117 LAGARCE, 678 CATIN, ont été recensés sur le siècle. D’autres préfèrent changer. Le dernier PUANT a disparu en 1914 et HITLER juste après la seconde guerre mondiale. Les COCU, LACROTTE, HANUS, JOLICON ou autre MERDIER choisissent souvent un autre patronyme.
Quant aux 883 CONARD ils ne portent pas un patronyme d’origine péjorative au contraire, celui-ci dérive du germanique « conhard » qui signifie hardi, brave. On apprend également que seulement 44 ASSASSIN sont nés en France au cours du siècle dernier, contre 489 INNOCENT, mais qu’il n’y a qu’un seul FLIC dans le Finistère. La répartition des patronymes à travers l’Hexagone révèle aussi quelques surprises. Tous les CAMEMBERT sont nés dans le pays des rillettes, la Sarthe, et non pas dans le Calvados qui compte quand même 50 FROMAGE. On ne trouve aucun PRUNEAU à Agen (mais ailleurs, oui) et les PARISIEN se concentrent en Dordogne. Certaines régions manquent de chance comme l’Isère d’où sont originaires tous les GLANDU, le Jura qui a la plus forte densité de CRETIN, et la malheureuse Loire-Atlantique qui détient le record de naissance de SALAUD.