Un peu effacé depuis l’investiture de sa fille, candidate aux présidentielles françaises, Jean-Marie Le Pen semble de nouveau vouloir imprimer sa marque et donner un nouveau visage au Front national. Ainsi, il s’est rendu plus visible ces derniers temps, réclamant une rencontre-duel avec Jean-Luc Mélenchon et annonçant deux meetings au cours du mois de mars. Dimanche dernier, il montait sur scène pour embrasser sa fille, Marine, pour officialiser son appui en tant que président d’honneur.
Le secrétaire général du parti, Steeve Briois, a un peu banalisé la place que le président d’honneur a prise dans la campagne en affirmant que « Comme d’autres, il est invité comme porte-parole dans les médias. Je pense qu’on s’attache ici beaucoup à la forme alors qu’on devrait s’occuper du fond ». Par ailleurs, les proches des Le Pen demeurent convaincus que la présence de Jean-Marie Le Pen ne peut que contribuer à remplir les salles.
De son côté, le député européen Bruno Gollnisch, qui représente l’aile plus radicale du FN est d’avis que l’investissement de M. Len dans la présente campagne est logique : « Il a toujours épaulé Marine de façon extrêmement loyale ; il a fait un certain nombre de réunions souvent d’ailleurs dans la discrétion ».
Selon Sylvain Crépon, l’auteur d’une « Enquête au cœur du nouveau Front National », voit dans cette implication de M. Len un scénario « où la fille joue la gentille et Jean-Marie Le Pen joue le méchant ». Après tout, ajoute-t-il, « c’est celui qui dirige les finances du Parti; on ne peut donc pas le mettre de côté comme ça… ».